Ces derniers temps, certaines régions de Suisse ont connu des mois majoritairement pluvieux. La Suisse orientale a été particulièrement touchée. À Saint-Gall, le total des précipitations sur 12 mois a atteint la valeur la plus élevée des 20 dernières années.
En moyenne pluriannuelle, il tombe environ 1400 mm (ou L/m2) de précipitations en l'espace de douze mois sur le site de mesure de Saint-Gall (norme 1991-2020). Au cours des douze derniers mois (juin 2023 à mai 2024), Saint-Gall a enregistré un total de précipitations d'environ 1850 mm. Il s'agissait de l'un des cumuls sur 12 mois les plus élevés depuis le début des mesures en 1866.
La somme record sur douze mois est tombée à Saint-Gall durant la période de juillet 1998 à juin 1999, atteignant environ 2000 mm, comme le montre le graphique de la Figure 1 ci-dessous. Vers la fin de cette période, la crue du siècle de mai 1999 s'est produite au nord des Alpes.
A la station de Saint-Gall dont les mesures de cumuls de précipitations sont présentées dans la Figure 2, six des douze derniers mois ont connu des quantités de précipitations nettement supérieures à la moyenne. Il s'agissait du mois d'août 2023, des mois de novembre et décembre 2023, du mois de janvier 2024 et ensuite des mois de mars et mai 2024. Le dernier mois avec des précipitations nettement inférieures à la moyenne remonte à septembre 2023.
En Suisse romande, ces derniers mois se sont également avérés très humides, mais dans moindre mesure que dans les régions orientales du pays. La différence en termes de cumuls est bien visible sur les mesures de la station de Genève-Cointrin présentées sur la Figure 3 ci-dessous sur laquelle l'échelle des quantités de précipitations est la même que pour la station de Saint-Gall. Sur les douze derniers mois, seuls octobre et novembre 2023 ont accusé des cumuls de précipitations significativement supérieurs aux normes avec des valeurs respectivement de 200 mm et 192 mm.
Pendant la période record de juillet 1998 à juin 1999 dont les données sont présentées sur la Figure 4, les précipitations à Saint-Gall ont été nettement supérieures à la moyenne pendant sept des douze mois. Une pause de deux mois avec des valeurs inférieures à la moyenne a été observée au milieu de la période. La quantité la plus importante a été relevée en mai 1999 avec plus de 370 mm. Il s'agissait de la sixième somme mensuelle la plus élevée dans l'histoire des mesures à Saint-Gall.
Il est impossible de dire à ce stade si les mois à venir seront également humides. Un printemps humide n'est pas forcément synonyme d'un été humide. Cela dépendra des conditions météorologiques qui prévaudront dans un avenir proche.