En 2023, la température moyenne annuelle sur l'ensemble du pays a atteint la deuxième valeur la plus élevée depuis le début des mesures en 1864. Le rapport climatique de MétéoSuisse met en lumière les particularités climatologiques de l'année 2023 et montre comment le climat de la Suisse a évolué au cours des 160 dernières années.
Le rapport climatologique 2023 est disponible dès à présent au format PDF sur notre site Internet. En version imprimée, il pourra être commandé à partir du 20 septembre 2024 auprès de l'Office fédéral des constructions et de la logistique.
Avec une température annuelle moyenne de 7,2 °C à l'échelle nationale, l'année dernière a été 1,4 °C au-dessus de à la norme 1991-2020. L'année 2023 a donc poursuivi la forte tendance au réchauffement des dernières décennies et n'a été que légèrement plus fraîche que l'année 2022, la plus chaude jusqu'à présent. En certains endroits, comme Bâle-Binningen et Berne-Zollikofen, 2023 a même été l'année la plus chaude depuis le début des mesures.
L'année 2023 a commencé en Suisse par des températures exceptionnellement douces. Au printemps, des précipitations record ont été enregistrées localement, tandis que le mois de juin est resté en grande partie sec. En été, les vagues de chaleur et les fortes précipitations se sont succédées, notamment dans le sud et l'est de la Suisse. L'automne s'est caractérisé par une chaleur extrême, notamment durant la première moitié de septembre et d'octobre, suivie de fortes précipitations. L'année s'est terminée par des mois de novembre et décembre très humides, en particulier au nord des Alpes.
L'hiver 2022/23 a été doux avec une température moyenne 1,3 °C au-dessus de la norme. Au sud des Alpes et en Engadine, ce fut l'un des hivers les plus chauds depuis le début des mesures. Dans ces régions, les précipitations sont restées nettement inférieures à la norme, ce qui a entraîné une couverture neigeuse minimale. Arosa a enregistré une hauteur de neige moyenne de seulement 30 cm.
Le soleil hivernal a tout particulièrement brillé dans le sud de la Suisse et en Valais, tandis que les températures printanières se situaient dans la norme. Au niveau régional, un printemps riche en précipitations a entraîné des quantités de pluie extrêmes, notamment à Vaduz et au Säntis, tandis que d'autres régions ont enregistré des précipitations inférieures à la moyenne.
L'été 2023 a été le cinquième été le plus chaud depuis 1864, avec une température moyenne 1,6 °C supérieure à la norme. Plusieurs vagues de chaleur ont marqué l'été, particulièrement intenses au mois d'août, où l'isotherme zéro degré a atteint une valeur record de 5298 mètres. L'été a également été marqué par des événements météorologiques extrêmes, comme l'orage de La Chaux-de-Fonds, avec des rafales de plus de 200 km/h. Les températures ont atteint des niveaux records.
L'automne 2023 a été, au niveau régional, le plus chaud depuis le début des mesures, en particulier au nord des Alpes. Une période très douce et ensoleillée en septembre et octobre a conduit à de nouveaux records de chaleur. Mais l'automne a également apporté des précipitations supérieures à la moyenne sur une grande partie du territoire, ce qui a localement entraîné des inondations.
En 2023, la température moyenne mondiale a été la plus élevée depuis le début des relevés en 1850, avec un écart de +1,1 °C par rapport à la norme 1961-1990. Cette température record était supérieure de près de 0,2 °C à celle de 2016, année record jusqu'à présent. Un facteur essentiel a été le passage des conditions La Niña à El Niño dans le Pacifique, ce qui a fortement influencé les températures de l'océan et de l'air.
Les records mondiaux de température ont été battus pendant douze mois consécutifs.
L'année a également été marquée par des phénomènes météorologiques extrêmes. Des vagues de chaleur dans le bassin méditerranéen et en Afrique du Nord ont entraîné des températures supérieures à 48 °C, tandis que des incendies de forêt ont pris des proportions dévastatrices en Grèce et au Canada. Des sécheresses persistantes se sont aggravées dans le nord-ouest de l'Afrique, en Asie du Sud et dans certaines parties de l'Amérique du Sud. Parallèlement, plusieurs régions, comme la Corne de l'Afrique, ont connu de graves inondations liées à des précipitations extrêmes.
Les températures océaniques ont également atteint des niveaux records, notamment dans l'Atlantique Nord, ce qui a entraîné des vagues de chaleur marines. La glace de mer de l'Antarctique a atteint un nouveau minimum historique en février 2023.
L'évolution à long terme des températures en Suisse est un signal clair du changement climatique global causé par l'homme. L'augmentation à long terme de la température en Suisse depuis la période de référence préindustrielle 1871-1900 jusqu'à aujourd'hui est de 2,8 °C. La température augmente à toutes les saisons. Au même rythme que la température, on observe une hausse de l'isotherme zéro degré. Le réchauffement général s'exprime également par un développement plus précoce de la végétation.
L'évolution des précipitations sur la période 1864-2023 est dominée par des variations décadaires et interannuelles, tant sur le Plateau que sur le versant sud des Alpes. Toutefois, des études montrent que la fréquence et l'intensité des fortes précipitations quotidiennes ont augmenté. En ce qui concerne la neige fraîche et la hauteur de neige, on constate un net recul dans l'espace alpin au cours des 50 à 60 dernières années.
La situation de l'ozone dans la haute atmosphère au-dessus de la Suisse est restée stable ces dernières années. Ceci après une diminution de l'ozone total d'environ 6% entre 1970 et 1995.